1

Le regard que nous portons sur le monde du voyage est propre et personnel.

Que vous en soyez amoureux et/ou un professionnel passionné, votre parcours façonne ce regard.

Avec le portrait d’Élise Reynard, je vous invite à découvrir la vision d’une nouvelle figure du tourisme d’aujourd’hui et de demain.

Belle lecture !

Portrait d’entrepreneure 🔎

☀️ Peux-tu te présenter et nous parler de ton métier actuel en quelques mots ?

Je suis Élise Reynard, formatrice et mentor business depuis maintenant 6 ans.
Je suis entrepreneure depuis 2019, principalement dans le tourisme, et j’accompagne aussi des entrepreneurs avancés à clarifier, simplifier leur business pour en faire une activité pérenne et rentable.

☀️ Comment est née ton envie de former les futurs pros du voyage ? Quel a été le déclic, le moment où tu t’es dit : « Tiens, si je partageais mon savoir ?

Le déclic est né du covid, puisque, pendant la crise, beaucoup de gens se sont questionnés sur leur métier, sur leur avenir.
On avait du temps pour se poser des questions, on avait du temps pour se former et, en parallèle, je recevais énormément de messages, car j’étais l’une des rares travel planners en activité à avoir un parcours dans le voyage, donc à avoir fait des études dans le tourisme, à avoir un BTS Ventes et Productions Touristiques et un titre d’agent de voyage.
J’ai exercé en tant qu’agent de voyage pendant quasiment 10 ans, que ce soit dans le tourisme de groupes, de loisirs ou d’affaires.
Énormément de personnes m’ont écrit en me demandant comment j’avais fait pour me lancer et quelles étaient les étapes pour le faire.
Je me suis rendue compte que les gens manquaient de connaissances sur le tourisme. C’est un domaine qui fait rêver toutefois, nombreuses sont les personnes qui pensaient que c’était facile de se lancer dans le tourisme.
Depuis ce moment-là, c’est mon fer de lance : dire que non, se lancer dans le tourisme, c’est comme se lancer dans n’importe quel autre domaine.
Il faut des compétences en écoute active, en analyse, il faut de la culture générale et aussi des compétences entrepreneuriales. Il ne suffit pas de poster trois photos sur Instagram et que le rendu soit joli.
Il faut aussi une stratégie pour développer une entreprise.
Pour ma part, j’ai accumulé du savoir depuis mon BTS obtenu en 2010. J’ai également été réceptionniste d’hôtel en saison.
J’ai travaillé en office de tourisme et je me disais qu’il était dommage d’avoir autant de savoir et de n’en faire bénéficier personne.
C’est un peu comme cela qu’est née la formation, et je l’ai d’abord bêta-testée, et elle est officiellement sortie en septembre 2020.

☀️ Y a-t-il une personne, un voyage, une expérience en particulier qui a vraiment façonné ta vision du tourisme ?

Une personne non, malheureusement, et je le déplore, je le dis souvent, mais on manque cruellement de modèles féminins dans l’industrie du tourisme et j’espère qu’on va arriver à faire changer les choses avec notre génération et les suivantes.
Je dirais plutôt qu’il y a un voyage qui m’a énormément marquée et j’étais très jeune, puisque j’avais 11 ans.
J’ai la chance d’avoir des parents qui sont des amoureux du voyage et notamment de l’Égypte, et ils m’y ont emmenée à 11 ans.
J’ai passé un réveillon de Noël sous une tente de bédouin et je crois que mon amour du voyage s’est réveillé à ce moment-là.
Mes parents ont énormément voyagé et ce de nombreuses manières. Ils ont toujours eu à cœur de faire des voyages qui leur ressemblaient.
Parfois, c’était du farniente, parfois, c’était de la pure découverte, du circuit.
Ma vision de l’entrepreneuriat et ma vision du tourisme ont été façonnées par mes expériences en agence.
J’ai travaillé dans des grands groupes du voyage et j’avais très peu de marge de manœuvre sur ce que je pouvais proposer à mes clients, très peu de marge de manœuvre sur les actions commerciales.
Je me suis retrouvée plus d’une fois derrière un bureau à attendre que les clients passent la porte de l’agence parce que je n’avais pas la possibilité de sortir de l’agence, de mener des actions, puisque dans des grands groupes, c’est réfléchi au niveau national et c’est OK.
Mais c’est surtout ça qui m’a décidée à me dire : « Moi, je veux faire du voyage, mais selon mes propres règles. »

☀️ Si tu devais résumer ton parcours dans le monde du voyage en trois mots clés, quels seraient-ils et pourquoi ?

En trois mots clés, ce n’est pas évident.
Je pense que le premier, ce serait la « déception ».
Ce n’est pas hyper drôle comme mot, mais je pense qu’il faut être honnête. J’ai très vite compris que l’évolution dans mon activité d’agent de voyage allait être quasi inexistante.
À part espérer un jour être chef d’agence, mais le gain de responsabilité ne me laisserait toujours pas la marge de manœuvre recherchée.
J’ai très vite été déçue parce qu’en fait, c’est beaucoup de copinage et assez peu de méritocratie. Mon constat était simple : dans la vie active, la méritocratie, ce ne serait pas réellement quelque chose de mis en avant.
Ensuite, je dirais la « créativité ».
Je trouve que le tourisme, à travers tous les métiers que j’ai occupés, est un domaine où l’on peut être créatif, où l’on peut se réinventer si l’on en a envie.
Ce qui manque aujourd’hui, notamment dans les communications, c’est que nous sommes dans un domaine certes qui fait rêver, mais nous sommes encore trop centrés sur les images de palmiers et de sable blanc à mon goût.
Et enfin, le dernier mot sera « mon parcours » jusqu’à aujourd’hui.
Je ne pense pas que j’aurais utilisé ce mot-là il y a quelques années, mais je pense que c’est lié à la notion de renouveau.
J’ai réussi à réinventer mon propre domaine d’activité, c’est-à-dire la manière dont je l’exerce.
Ce n’est pas toujours évident, mais je sais que l’on peut se réinventer dans ce domaine-là, on peut le faire évoluer et ça, ça fait vraiment plaisir.

☀️ Qu’est-ce qui te passionne le plus dans le fait de transmettre tes connaissances ?

Ce qui me passionne le plus, c’est de montrer l’envers du décor, d’expliquer comment fonctionne le voyage et l’entrepreneuriat, domaine qui me passionne également.
Ce qui m’anime aussi énormément, c’est de constater comment est utilisé le savoir que je transmets, la manière dont mes apprenants transforment ces savoirs dans leurs entreprises, dans leur communication et dans leur façon de travailler avec leurs propres clients.
Ça, vraiment, c’est la plus belle des récompenses lorsque l’on est formateur : la transformation du savoir transmis dans d’autres mains.

☀️ Quels sont, selon toi, les plus grands défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs qui se lancent en tant que travel planners aujourd’hui ?

Un des plus grands défis, malgré ce que l’on peut penser ou croire, c’est que le métier de travel planner est un métier qui est encore très méconnu.
C’est un marché émergent en France.
Et cela veut dire qu’il va falloir faire beaucoup d’éducatif et expliquer ce qu’est le nouveau métier de travel planner.
Les business de services explosent et c’est encore méconnu du grand public.
Cela demande de la patience, car il faut expliquer ce qu’est un travel planner. C’est pour moi le plus grand des défis.
Le deuxième défi, c’est qu’on n’a pas suffisamment de recul aujourd’hui sur le métier.
C’est difficile d’avoir des chiffres : combien gagne un travel planner ? Combien y-at-ilde travel planner en France ?
Je dispose de certains de ces indicateurs, car j’ai la chance d’échanger avec énormément de travel planners. Cependant, lorsque l’on est un jeune travel planner fraîchement lancé, on ne dispose malheureusement pas de ces informations.
Enfin, le dernier défi, et je vais être très transparente, ce sont les levées de boucliers faites par certains acteurs du tourisme, ce que je trouve assez dommageable et dommage. Ces levées ne font ni avancer la cause des clients ni celle des professionnels.
Néanmoins, d’autres acteurs plus classiques ont envie d’évoluer et de travailler main dans la main avec des travel planners. Nous laisserons ceux qui ne le veulent pas sur le côté.

☀️ Y a-t-il des aspects du métier sur lesquels tu mets en garde tes apprenants ?

Un des aspects concerné par cette mise en garde est la communication.
Communiquer de façon juste, utiliser les bons mots afin que les clients comprennent exactement à qui ils ont à faire.
Dans ma formation, il y a toute une partie sur la législation, car il est important effectivement de poser les bons mots et d’expliquer clairement quelles sont les limites, ce que l’on fait et ce que l’on ne fait pas lorsque l’on est travel planner.
Ensuite, un autre aspect du métier d’entrepreneur sur lequel je mets en garde les apprenants : les recettes miracles, les stratégies qui amènent 3 000 € de revenus par mois au bout d’un mois d’exercice n’existent pas.
Un travel planner est un entrepreneur et cela implique d’être stratégique et de savoir analyser son business.
Cela demande du travail. Cela ne va pas arriver tout cuit, tout vite. Donc, il faut aussi être conscient de cette notion de patience.

☀️ Comment gères-tu en tant que formatrice les évolutions rapides du secteur du tourisme ?

Je ne sais pas si je dirais rapide.
Je trouve que le secteur n’évolue pas très vite, au contraire.
Mon obligation en tant que formatrice disposant d’une certification qualité, c’est de me tenir informée et de faire de la veille sur le domaine d’activité de la formation et sur mon cœur de métier.
Je suis constamment au contact de travel planners. J’échange avec énormément de travel planners mais pas que.
Avec des acteurs classiques, des avocats en droit du tourisme, des assureurs, des réceptifs, des excursionnistes, des porteurs de projet.
Ça me permet aussi de garder le pouls, de savoir ce qu’il se passe sur le marché, et j’en suis actuellement à la 4e version de ma formation.
Je l’adapte en fonction des nouveautés du marché. Par exemple, au lancement de la formation, il y avait tous les sujets autour du covid : conditions, annulation, remboursement.
Aujourd’hui, je les ai retirés, car ce n’est plus d’actualité.
C’est l’avantage d’avoir une structure à taille humaine comme la mienne : je peux me réadapter et faire de la mise à jour de contenu rapidement.

☀️ Quel a été ton plus grand moment de doute dans ton parcours professionnel ? Comment l’as-tu surmonté ?

Je crois que mon plus grand moment de doute, c’est la création de la formation, parce que je l’ai créée en pleine période de crise et que beaucoup de personnes m’ont demandé si je n’étais pas un peu folle de faire ça, de créer une formation dans le tourisme en plein covid.
Ça semblait effectivement complètement fou et irraisonné. Mais j’y croyais très, très fort. Et ce que j’ai fait, c’est ce que je fais toujours.
J’ai parlé à mon audience, à mes clients, j’ai testé l’idée, j’ai discuté, j’ai fait 40 appels découvertes avant de créer la formation pour m’assurer que ce que je créais était pertinent.
Et c’est encore ce que je fais aujourd’hui.
Dès que je veux créer quelque chose pour être sûre de créer quelque chose d’utile, je communique toujours avec mes apprenants, avec des travel planners, avec des personnes qui ne sont même pas mes clients pour être sûre de créer des formats qui leur soient utiles.
Mais j’avoue qu’à ce moment-là, lorsque j’ai eu l’idée de la formation et que j’en ai parlé autour de moi, il y a beaucoup d’entrepreneurs qui m’ont dit : « Ouh là là, la formation, tu devrais faire comme si, tu devrais faire comme ça. »
À un moment donné, j’ai fermé mes écoutilles et je me suis dit « Faut pas écouter les gens. Il ne faut pas écouter les coachs business. Ton domaine, tu le connais. Reste dans ce que, toi, tu as analysé du marché. Base toi sur des faits, sur des chiffres » et c’est ce que j’ai fait.
J’ai eu clairement un moment de doute en me disant : « mais pourquoi est-ce que je me lance là-dedans alors que l’on est en pleine crise, alors que mon business tourne ? »
Et j’ai eu raison de le faire, et aujourd’hui je ne regrette pas ce choix.
Mais ça a été très dur de devenir hermétique aux conseils donnés autour de moi, qui n’étaient pas forcément que des conseils avisés.

☀️ Si tu pouvais donner un seul conseil à quelqu’un qui hésite à se lancer en tant que travel planner, quel serait-il ?

Je crois que le seul conseil que je donnerais, c’est d’y réfléchir posément, de ne pas se précipiter, de ne pas céder aux stratégies marketing de l’urgence que l’on peut voir partout.
Ce n’est pas urgent de se lancer. Le métier est émergent. Y’a pas de raison de passer à l’action tout de suite, de se lancer en 3 minutes et demie.
Prendre le temps de réfléchir, de comprendre exactement ce qu’implique de devenir entrepreneur, ce que cela va changer dans le quotidien.
Est-ce que l’on est prêt à faire certains sacrifices qui sont peut-être financiers ? Qui sont peut-être en termes d’horaires ? En termes de style de vie ?
De bien y réfléchir et de peser le pour et le contre avant de se lancer un peu tête baissée.

☀️ Quelle est ta plus grande fierté en tant que formatrice ?

Je crois que ma plus grande fierté est que mes apprenants aient des clients.
Je pense qu’il n’y a pas de plus belle fierté que celle-là.
Je peux vous donner le lien vers ma page de réussite client si vous voulez aller voir un petit peu ce qu’arrivent à accomplir mes apprenants avec la formation.
Lorsque je dis que la formation est géniale, j’y crois et je sais qu’elle amène des résultats.
Maintenant, c’est plus parlant de le voir avec leurs mots à eux. Je crois que oui, ma plus belle fierté, c’est ça.
Et la seconde, c’est d’avoir aujourd’hui une posture de mentor dans mon domaine et pas que, au sein même du domaine de l’entrepreneuriat, qu’on me crédite de cette posture de mentor.
Je pense que c’est l’une de mes plus grandes fiertés, car je n’étais clairement pas partie pour ça et j’ai été pas mal abîmée par mon salariat.
J’ai pas mal cru que je n’étais pas capable, que je ne gérerais jamais une équipe. Donc, en arriver là, avoir une entreprise qui est en place depuis 6 ans, avoir cette posture de mentor et voir les réussites de mes apprenants, c’est l’une de mes plus grandes fiertés.

☀️ Qu’est-ce qui te donne le plus de satisfaction dans le fait de voir tes apprenants évoluer et se lancer ?

Ce qui me donne le plus de satisfaction, c’est de voir que nous faisons bouger les lignes avec mes apprenants. Que certains ont de très beaux partenariats avec des créateurs et créatrices de contenu de qualité. Que certains travaillent main dans la main avec des agences. Que certains développent des partenariats et même des synergies entre travel planners.
Et surtout voir qu’ils ont des clients.
C’est ma plus grande satisfaction.
Je reprends ce que je disais plus haut également : la manière dont ils s’approprient le savoir transmis et la manière dont ils le transposent dans leurs activités.
Ça, c’est l’une des plus grandes satisfactions lorsque l’on est formateur.

☀️ Y a-t-il une victoire personnelle dans ton parcours que tu aimerais partager et qui t’a particulièrement marquée ?

Ce n’est pas une victoire, c’est plutôt une rencontre que j’ai eu la chance de faire l’année dernière lors du salon de l’IFTM.
J’ai eu la chance de rencontrer Monsieur Georges Azouze, qui a été le CEO de Costa France.
Il est pour moi un grand monsieur de par son parcours, de par son éthique, de par ce qu’il a impacté chez Costa France.
J’ai longtemps vendu Costa lorsque j’étais en agence, car c’étaient des produits que j’appréciais beaucoup.
Je connaissais Georges de nom, mais je ne le connaissais pas personnellement. Je ne l’avais jamais rencontré.
L’année dernière, à l’IFTM (septembre 2024), je l’ai rencontré et j’ai passé, je pense, 10 minutes, un quart d’heure à discuter avec lui.
C’est l’une des rares fois où j’ai été traitée d’égal à égal, avec quelqu’un qui a une place dans ce domaine qui est incontestable et qui est reconnu par beaucoup.
C’est quelqu’un qu’on écoute. C’est quelqu’un qui a, je trouve, beaucoup de recul et de sagesse. Nous avons beaucoup discuté, notamment de la place des femmes et de l’évolution des femmes dans l’industrie du tourisme. Cela a vraiment été une grande victoire et un grand moment pour moi de discuter avec lui, sans me sentir toute petite.
Il m’a vraiment écoutée, on a vraiment pu échanger et on a besoin d’hommes comme lui dans le tourisme pour ouvrir aussi le champ des possibles à d’autres femmes.
Cela a vraiment été un grand moment pour moi.

☀️ Comment célèbres-tu le succès de tes apprenants ? Est-ce important pour toi de marquer le coup ?

Comment je célèbre le succès de mes apprenants ? De plein de façons.
Déjà, je les félicite directement.
Je leur dis souvent que je suis fière d’eux parce que je sais qu’il y en a beaucoup qui se sont lancés après avoir été abîmés par le salariat.
C’était mon cas et je sais à quel point on se sent seul lorsque l’on entreprend.
Donc un message, soit en privé, soit sur le groupe, quand il le partage sur notre communauté en ligne.
Leur dire que je suis très fière d’eux parce que je sais que, justement, avec cette posture de mentor, un bravo qui vient de ma part, non pas qu’il soit plus grand que celui d’un autre, mais peut-être un peu quand même, ils y tiennent peut-être un peu plus.
Je leur dis parce que je trouve que c’est important.
Je célèbre tout, petite et grande victoire.
J’estime que dans l’entrepreneuriat, il n’y a pas de petite victoire.
Envoyer un message à quelqu’un, si c’est une grande victoire, c’est une grande victoire. Si c’est une petite victoire, c’est une petite victoire. Mais c’est à marquer.
Et je fais mes traditionnelles danses de la joie pour ceux qui ne le savent pas.
Cela fait partie des choses aussi qui sont peut-être des victoires personnelles d’entreprendre avec plus de lâcher-prise.
J’ai passé beaucoup de temps au sein de groupes très corporate, où l’on ne disait pas un mot plus haut que l’autre, où l’on ne pouvait pas venir travailler en short, par exemple.
Faire des danses de la joie sur Instagram aujourd’hui, je trouve que c’est aussi une grande victoire.
C’est ma façon de célébrer cela avec eux et c’est aussi ma façon de leur montrer, qu’au-delà du fait qu’ils soient entrés en formation, je les suis toujours.
Je regarde ce qu’ils font. Ils ne le savent pas. Certains le savent mais pas tous. Je vais voir ce qu’ils font sur leur compte Insta, sur leur site.
Je lis les commentaires, même si parfois je ne peux pas répondre à tout et que je conserve beaucoup de leurs victoires dans un petit espace sur mon outil de gestion, car c’est important pour moi de voir de quelle manière ils matérialisent leurs résultats et leur réussite.
C’est important de leur montrer que je suis un humain, que je suis passée par les mêmes choses lorsque je me suis lancée.
Je suis passée du salariat à l’entrepreneuriat sans mode d’emploi.
C’était pas évident. Et ils ne sont pas seulement des numéros.
Mes apprenants, je les connais. Je sais qui fait quoi, à quel moment, et je trouve que c’est important, oui, de leur montrer que je suis toujours là, même après la formation, et que, ce soit 3 mois, 6 mois, voire 2 ans après, je suis toujours là.

☀️ Comment imagines-tu le métier de travel planner dans 5 ou 10 ans ?

Je ne sais pas où est-ce que l’on en sera dans 5 ou 10 ans.
Je pense, c’est l’une des idées que j’ai depuis longtemps, qu’il y aura des plateformes de travel planner. Des grands groupes auront développé des outils afin que des travel planners travaillent pour eux ou en freelance.
Cela pourrait être un nouvel axe.
Je pense qu’il y aura de plus en plus de possibilités pour les travel planners de créer des ponts avec les petites ou grandes agences, que beaucoup d’indépendants du voyage solliciteront des travel planners ou créeront des partenariats avec eux.
Dans 5 à 10 ans, ce sera devenu une habitude de faire appel à un travel planner comme à un wedding planner. Je pense que nous sommes sur le même type de marché et je nous le souhaite.

☀️ Quelles sont, selon toi, les grandes tendances qui vont façonner le tourisme de demain ?

Je ne suis pas très fan des prédictions dans le sens où l’on prédit souvent les choses qui nous arrangent.
On le voit avec les grands opérateurs qui prédisent les destinations à venir, car du stock sera à vendre.
Une tendance s’est dégagée, et ce malgré l’arrivée de l’IA, c’est l’importance de l’humain !
Le conseil humain, l’impact que l’on souhaite avoir avec sa consommation, que ce soit à destination ou dans les entreprises qu’on choisit de financer par les achats que nous faisons.
On le voit beaucoup depuis le covid.
Beaucoup de clients ont aujourd’hui envie de savoir qui est l’entrepreneur, l’entreprise, à qui ils font appel.
Les géants dans notre domaine, dans notre industrie, ont subi beaucoup de désamour de la part des clients, car le domaine est très opaque, car les clients ne connaissent pas bien le secteur, et ça incombe au professionnel de mieux communiquer, d’être plus transparent.
Il y a beaucoup de fausses croyances sur le domaine, mais encore une fois, c’est aussi au professionnel d’aller au-devant.
Ce sera, à mon sens, la plus grande tendance.
Nous voulons savoir qui est l’entrepreneur derrière notre achat ? Quelles sont ses valeurs ? De quelle manière il gère son business ? De quelle manière il choisit les prestations qu’il nous recommande ?
Une autre tendance qui se dégage : déléguer et délester la charge mentale de tout ce qui relève de l’organisation et de la gestion d’un voyage.
Il s’agit d’une charge principalement attribuée aux femmes, qui en sont déjà énormément pourvues au quotidien.
Concernant les destinations, je ne donnerai pas spécialement de tendance, car cela se fait et se défait au gré du vent.

☀️ Quel rôle penses-tu que les travel planners peuvent jouer dans le tourisme de demain ?

Aider les clients à savoir auprès de qui ils dépensent leur argent.
Faire appel à un travel planner, qui est très souvent un entrepreneur individuel, un solopreneur, c’est savoir qui il est, quelles sont ses valeurs, quels partenaires il recommande, pourquoi, etc.
Certains disposent de chartes, d’autres de manifestes, et ne sélectionnent que certains prestataires qui partagent leurs valeurs.
Je pense que les travel planners vont apporter plus d’indépendance dans le tourisme.
C’est un domaine d’activité (je ne vais peut-être pas me faire des amis en disant ça) qui manque cruellement d’indépendants.
Du côté agences, il y a très, très peu d’agences indépendantes.
Actuellement, l’image qu’ont les clients du tourisme et des agences de voyage/des opérateurs du voyage, ce sont de grandes centrales comme Booking, Expedia, Trivago ou des grands groupes comme Fram, Club Med, des coopératives comme Selectour, mais des indépendants, il en manque énormément, et je pense que les travel planners vont mettre un coup de pied aussi dans la fourmilière et permettre qu’il y ait plus d’indépendants.
Je pense que c’est cette façon d’entreprendre dans le tourisme qui manque cruellement et qui va faire bouger les lignes.

☀️ Si tu avais une baguette magique pour changer une chose dans le monde du tourisme actuel, quelle serait-elle ?

Si j’avais une baguette magique, je donnerais plus de place aux femmes.
Qu’elles aient accès à plus de postes à responsabilité, qu’elles deviennent des rôles modèles, qu’elles accèdent à des postes de CEO, qu’elles soient à la tête de grandes entreprises pour leurs compétences, qu’elles ne soient plus seulement catégorisées comme futures mères avec des questions en entretien d’embauche portant sur une éventuelle maternité ou la nécessité d’avoir un planning adapté à une potentielle vie scolaire.
J’aimerais que les choses changent pour les femmes dans le tourisme et qu’elles ne restent pas bloquées en bas de la pyramide.

☀️ As-tu un rêve concernant l’avenir du secteur du voyage ? Et si oui, lequel ?

Alors, je vais y aller franco.
Si demain une réglementation voit le jour sur le métier, mon rêve serait d’être contactée pour participer à sa création.
Aider à créer une directive, créer une loi et porter la voix des travel planners.
Je suis prête à le faire.
Je le fais déjà, notamment sur les réseaux sociaux.
Je suis prête à le faire à un niveau plus grand, étant persuadée qu’il faut inclure les travel planner, dans la réflexion d’une réglementation à mettre en place.
J’aimerais être un rôle modèle chez les femmes entrepreneures dans le tourisme. Qu’on me contacte pour mes compétences et que je puisse servir à créer une réglementation en réflexion collégiale avec d’autres acteurs du tourisme. Je souhaite y prendre part.

☀️ Pour finir sur une note inspirante, quel message aimerais-tu laisser aux travel planners et à toutes celles et ceux qui liront ce portrait ?

Alors, à tous ceux qui liront ce portrait, j’aimerais vous dire : écoutez-vous, arrêtez d’écouter les gens autour de vous lorsque vous vous lancez en tant qu’entrepreneur.
Beaucoup de personnes veulent faire comme vous, elles n’osent pas, ne comprennent pas ce que vous faites, ont peur pour vous, vous mettent la tête comme un cabanon.
Écoutez-vous.
Si vous avez des clients, si vous voulez développer une activité, faites-vous confiance.
Lancer une entreprise est accessible à tous. Vous n’avez pas besoin de développer une grosse structure pour démarrer. Vous n’avez pas besoin de vouloir sauver le monde.
Actuellement, il existe énormément de possibilités pour vous lancer.
Faites-le et faites le tri parmi tous les avis qui vous sont donnés. Si j’avais suivi tous les avis reçus, je ne serais pas formatrice, je n’aurais pas quitté mon CDI et ce dans un domaine qui me faisait énormément de mal.
Je serais restée là où j’étais à gagner un SMIC.
C’est très dur de se détacher du regard des autres, mais faites-le.
Aujourd’hui, je fais des danses de la joie sur Instagram.
Peut-être que j’ai l’air con, peut-être pas, je m’en tape. Ça me fait kiffer.
Mes clients, ça leur fait plaisir.
La communauté que j’ai et qui me suit comprend pourquoi je le fais.
Et même si elle ne le comprenait pas, je continuerais à le faire.
Donc vraiment, je pense que le mot de la fin serait : s’écouter.

☀️ Petit bonus : si tu devais choisir un morceau de musique pour une danse de la joie après ce portrait, quel serait-il ?

« Happy » de Pharrell Williams.
Après des années où le tourisme m’a fait douter, aujourd’hui je suis happy d’y bosser !

Crédits photo ©PMS FILMS

Pour aller plus loin 👀

Retrouvez Élise sur ses réseaux !

Ely'

Un projet de voyage à préparer ?

Découvrez mes offres d'accompagnement.

La Longue-vue
à partir de 60€
Voir l'offre
L'Aventure
50€ par jour de voyage planifié
Voir l'offre
Le Coffre aux trésors
sur devis
Voir l'offre